Mariam est manager. Dans son équipe, depuis un an, les collaborateurs ne cessent de donner leur démission. Ils partent tous vers de nouveaux horizons… Elle a beau réfléchir à la raison de ces départs à la pelle, elle n’arrive pas à comprendre.
La réponse aux interrogations de Mariam, c’est le conscious quitting. Le conscious quitting c’est un terme anglais qui ressemble à celui du quiet quitting. Mais, même si ces 2 phénomènes se ressemblent, ils ont une définition bien différente.
Le conscious quitting c’est comme le quiet quitting ?
Ces deux expressions ont pour thème la démission de collaborateurs. Mais on peut définir le couscous quitting (expression inventée par Paul Polman – ancien PDG d’Unilever) comme « une approche délibérée et réfléchie de l’arrêt de travail/collaboration qui met l’accent sur :
- la préservation du bien-être
- la croissance personnelle
- et l’alignement avec ses valeurs et ses aspirations.
C’est une démarche qui vise à prendre le contrôle de sa vie/réaliser l’adéquation entre sa vie pro et ses valeurs et à créer des opportunités pour un avenir plus épanouissant. »
Plus simplement, le conscious quitting c’est : « Le fait de démissionner car l’entreprise dans laquelle on travaille n’est pas en accord avec nos valeurs personnelles. »
Une fois ce constat fait pour les départs des collaborateurs, on peut donc se demander comment y mettre fin en tant que manager ? Comment s’y adapter ? Comment l’utiliser à son profit ou au profit de l’entreprise ?
Pourquoi les salariés « conscious quit » ?
Les salariés qui optent pour le conscious quitting le font souvent pour des raisons profondes liées à leur épanouissement personnel, leur bien-être psychologique et leur désir d’alignement avec leurs valeurs fondamentales.
La première raison majeure est donc la quête de sens et de satisfaction personnelle. Désormais, les salariés ne recherchent plus seulement un emploi rémunérateur. Ils veulent donner un sens à leur travail en sentant qu’ils contribuent de manière positive à la Société. Les personnes actives veulent être en phase avec leurs passions et leurs talents.
« Si mon travail actuel ne permet pas d’exprimer ma valeur, alors quel intérêt d’être dans cette entreprise ? Autant trouver une autre société qui me rémunèrera autant et qui sera en accord avec mes convictions. »
Qu’est-ce qui motive ce phénomène ?
Le conscious quitting peut être motivé par des problèmes liés à la culture d’entreprise. Un environnement de travail toxique, des relations interpersonnelles difficiles, un manque de reconnaissance ou un leadership inefficace peuvent créer du malaise et de l’épuisement chez les employés. Lorsque les tentatives de résolution ne mènent à rien, un employé préfèrera partir pour préserver son bien-être personnel et son équilibre mental. Le conscious quitting, c’est donc aussi un moyen de prendre soin de soi et de se libérer de situations négatives voire néfastes.
Le développement personnel est par ailleurs un facteur qui est crucial dans le conscious quitting. Les collaborateurs cherchent à évoluer, à acquérir de nouvelles compétences et à se réaliser pleinement dans leur vie professionnelle. Si un poste n’offre plus de défis ou de possibilités de croissances à un employé, il choisira une nouvelle aventure professionnelle dans laquelle il pourra s’épanouir. Quitter son emploi c’est ouvrir la voie à de nouvelles opportunités de carrière qui correspondent à ses aspirations.
Pourquoi le conscious quitting est à l’ordre du jour ?
La question de l’écologie prend de plus en plus de place dans le monde du travail, comme les discriminations. C’est pourquoi ces deux thématiques jouent un rôle essentiel dans le phénomène du conscious quitting.
Les salariés prennent conscience des conséquences de leur travail sur l’environnement et de l’importance de l’inclusion et de l’égalité dans leur vie professionnelle. Ces deux problématiques sont donc des facteurs déterminants dans la décision de quitter son emploi.
Écologie
Avec l’urgence climatique et des défis environnementaux croissants, de nombreux salariés remettent en question l’impact écologique de leur travail et de leur employeur. Certaines entreprises sont critiquées pour leur empreinte carbone élevée, leurs pratiques non durables, ou leur manque d’engagement en faveur de l’environnement. Lorsqu’on est soucieux du futur de notre planète ou que nous souhaitons contribuer à un avenir plus durable, travailler pour une organisation qui ne partage pas ces valeurs est une source de tension et de désengagement.
L’écologie peut donc être l’une des raisons majeures de quitter son poste. L’idéal est de rejoindre une entreprise qui met en œuvre des pratiques durables et respectueuses de l’environnement. En bref, une organisation qui œuvre pour un impact positif sur la planète.
Discrimination
Les discriminations et les inégalités au sein des entreprises sont un autre facteur important de conscious quitting. Malgré les progrès qui ont été réalisés dans la lutte contre les discriminations, de nombreux salariés continuent de faire face à des situations de harcèlement, de sexisme, de racisme ou d’homophobie… Ces expériences négatives affectent le bien-être des employés concernés et entrainent un sentiment de dévalorisation, ce qui nuit à leur épanouissement professionnel.
Ainsi, les salariés quittent cet environnement toxique et pour une entreprise qui leur offre une culture inclusive, diversifiée et respectueuse.
L’essor du conscious quitting est donc aussi grandement dû à l’engagement actif des salariés dans des mouvements écologiques et sociaux.
Comment endiguer les départs de ces employés ?
Est-ce qu’on peut vraiment « mettre fin » au conscious quitting ? Pas vraiment. Il est clairement impossible de contrôler les avis et les pensées de ses employés. Mais il est possible de mettre en place un système aspirationnel qui permettent à ces salariés de se sentir reconnus et intégrés.
La seule façon d’y mettre fin serait de construire une organisation investie écologiquement et humainement. Chez Oasalia par exemple, la voiture de fonction ainsi que les déplacements en avion ont été progressivement supprimés au profit de la visio afin de limiter l’impact environnemental de l’entreprise.
Pour des infos détaillées sur ce phénomène, je vous invite à vous plonger dans cette étude réalisée auprès de nombreux employés aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.